Moez Hadidane : La décélération des économies à l'échelle mondiale entraînera un affaiblissement des échanges commerciaux entre la Tunisie et l'Europe

Lors de son intervention sur la radio Express FM, l'analyste financier Moez Hadidane a formulé des prévisions selon lesquelles la Banque centrale de Tunisie pourrait abaisser une fois de plus son taux d'intérêt directeur si l'inflation demeure en dessous de 6% pendant une période de trois mois.

Concernant les projections du Fonds monétaire international (FMI) sur un maintien de la croissance du PIB tunisien à 1,4% pour l'année actuelle et 2026, Moez Hadidane a précisé que ces estimations n'incluaient pas les mesures tarifaires du président américain Trump. Il a suggéré que les taux de croissance pourraient être davantage négatifs si ces mesures étaient prises en compte.

Le rapport Perspectives de l'économie mondiale, qui a divulgué des données, indique que la croissance économique de la Tunisie pour l'année en cours est considérablement inférieure aux 3,6% prévus pour les pays du Moyen-Orient et d'Asie centrale qui importent du pétrole. Cependant, la Tunisie est l'un des pays les moins touchés par l'inflation dans ce contexte, car le taux d'inflation des nations importatrices de pétrole dans la région est prévu à 12,4% en 2025, toujours selon cette source. Dans ce contexte, Moez Hadidane a indiqué que la décélération des économies à l'échelle mondiale entraînera un affaiblissement des échanges commerciaux entre la Tunisie et l'Europe, ce qui, selon son avis, influencera directement la croissance.

De plus, l'expert financier a signalé que les ventes à l'étranger de la Tunisie, excluant les mesures de Trump, ont connu un déclin de 5,9%. Cette baisse est due à un recul des exportations dans le domaine agricole (notamment l'huile d'olive), ainsi que dans le secteur des industries mécaniques et électriques (2,4%), et le domaine du phosphate et ses dérivés.

Selon Moez Hadidane, les impacts des politiques tarifaires de Trump se feront sentir sur l'économie du pays dans les mois à venir, en particulier dans le domaine des pièces automobiles. Il a mis l'accent sur le fait que si l'Union européenne choisit de modifier ses relations commerciales avec les États-Unis ou de transférer ses usines vers des pays qui sont en concurrence avec la Tunisie, tels que l'Égypte et le Maroc, cela pourrait avoir un impact sur 30% des exportations tunisiennes vers l'Europe.

L'analyste financier a signalé que toute baisse de croissance au sein de l'Union européenne aurait un impact direct sur les projets d'investissement en Tunisie, mettant en avant que la stratégie actuelle consiste à explorer de nouveaux marchés.

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