Technologie, partenariat et export, c'est avec ces trois mots que Hedi Sellami, Directeur Général de One Tech, a résumé la philosophie du groupe, fondé il y a 47 ans par Moncef Sellami et la firme italienne ‘General Câble Riva’ devenue Télécocavi. Intervenant jeudi à l'occasion d'une communication financière consacrée aux réalisations de l'exercice 2024 et les perspectives d'avenir de l'industriel à court terme, le dirigeant a expliqué que malgré un contexte fortement concurrentiel, le spécialiste des câbles et de la mécatronique ambitionne de devenir le premier exportateur de Tunisie et veut puiser la croissance dans de nouvelles niches comme l'aéronautique, les produits blancs, les compteurs électroniques, etc.

 

En 2024, malgré un léger recul du chiffre d’affaires en 2024, la marge brute du groupe a progressé de 3%, atteignant 26,1 % du chiffre d’affaires contre 24,1 % en 2023. L’EBITDA consolidé s’est maintenu au-dessus des 100 millions de dinars, enregistrant une légère progression par rapport à 2023 et restant globalement en ligne avec le budget (inférieur de seulement 4%). Par ailleurs, la marge d’EBITDA s’est améliorée à 9,7%, malgré une concurrence asiatique accrue, notamment dans le secteur de la mécatronique. Le résultat d’exploitation consolidé s’est maintenu quasiment à son niveau de l’année dernière alors que la marge d’exploitation s’est légèrement améliorée en 2024 pour s’élever à 5.8%.

 

Le groupe a toutefois vu son résultat net consolidé reculer de 42,4 MD en 2023 à 30,9 MD l'année dernière, un repli qui traduit l'impact de la dépréciation du dinar, estimé à 6 MD, la hausse du taux d'impôt pour 5,2 MD, et la contre performance de la filiale FUBA, qui a coûté 12,9 MD. 

 

Si 2024 n'était pas la meilleure année de l'histoire du groupe, selon les termes de Hedi Sellami, elle aura toutefois enregistré d'importantes évolutions dans le carnet de commande du groupe, en hausse de 22% en valeur par rapport à 2023, à 63 millions d'euros. L'avenir s'annonce beaucoup plus prometteur a longuement insisté le responsable. Sur les prochaines années, One Tech engagera des investissements pour 120 à 150 MD et comptera sur les synérgies et la complémentarité entre ses filiales. Le groupe a entamé en 2024, le désengagement de toutes activités annexes, notamment avec la cession d'Helioflex, et veut désormais se renforcer dans son core business, en pénétrant des secteurs comme l'aéronautique après l'obtention de la certification EN 9100. Dans le secteur automobile, le groupe entend profiter des perspectives de croissance considérables et la présence de plus en plus prononcée de l'électronique qui représentera avec le soft 50% de la valeur d'une voiture en 2030. Le groupe a aussi identifié des segments porteurs, notamment en Europe, avec les vélos électriques, les bornes de recharges...Hédi Sellami a aussi insisté sur la nouvelle tendance à produire des modules complets et non plus uniquement des composants.

 

Parmi les nouveautés annoncées par Hedi Sellami, le projet d'extension au Maroc qui prévoit une nouvelle usine à Tanger Med de 3200 m2 et intégrera l'électronique, et la réalisation de centrales photovoltaïques avec un objectif de réduire de 16% le coût énergétique moyen du groupe. 

 

Revenant sur la situation de la filiale FUBA, l'équipe dirigeante de One Tech s'est félicitée de l'alliance industrielle et technologique avec le chinois Union Gain Electronics Technology, qui mettra la société sur les bons rails. L'accord conclu en avril 2025, permettra à FUBA de renforcer sa compétitivité et attaquer de nouveaux marchés. 

 

Pour les perspectives en chiffres, One Tech compte sur un chiffre d'affaires consolidé de 1134 MD cette année, ce qui représenterait une croissance de 8% par rapport à 2024. L'EBITDA est attendu en hausse de 9,8%, à 111,3 MD, pour une EBIT de 60,3 MD, en hausse de 14%. Le groupe One Tech s'est fixé pour objectif d'atteindre 1500 MD de revenus à l'horizon 2028, réalisé à 85% à l'export, et de gagner 2 points en termes d'EBOTDA/CA.